Interruption de la gouvernance et isolement volontaire, des questions clés connexes à la COVID-19 pour les Autochtones

  • 28 avril 2020

Depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie de COVID-19, nous avons vu l’Ă©mergence de question, chez nos voisins du Sud, au sujet du processus Ă©lectoral dĂ©mocratique, plus particulièrement le scrutin lui-mĂŞme, dans le contexte de la nĂ©cessitĂ© du maintien des mesures de distanciation sociale. Ce dont une large portion de la population du Canada pourrait ne pas se rendre compte, c’est qu’il s’agit aussi d’un problème en ce qui concerne les Ă©lections de bandes pour certaines Premières Nations.

Services aux Autochtones Canada (SAC) a d’abord commencĂ© par reconnaĂ®tre un droit Ă  retarder les Ă©lections sans proroger les mandats des Ă©lus actuellement en poste. La carence de gouvernance en vertu de la Loi sur les Indiens et de la Loi sur les Ă©lections au sein de premières nations signifie que certaines Premières Nations [TRADUCTION] « se sont senties obligĂ©es d’organiser leurs Ă©lections malgrĂ© la pandĂ©mie », Ă©crit la Section du droit des autochtones de l’ABC dans une lettre (disponible uniquement en anglais) adressĂ©e Ă  Services aux Autochtones Canada.

La section souligne que SAC a reconnu les problèmes liĂ©s Ă  sa rĂ©ponse initiale et consulte les Premières Nations pour trouver une solution qui rĂ©pond mieux Ă  leurs besoins. Elle exprime d’autres prĂ©occupations quant aux rĂ©percussions que les mesures d’isolement volontaire et de distanciation sociale mises en place pour lutter contre la propagation de la COVID-19 pourraient avoir sur le processus Ă©lectoral.

Ainsi, les gens qui doivent se rendre dans le territoire de la Première Nation pour voter ne disposent que de ressources limitĂ©es; options de dĂ©placement limitĂ©es pour les ressortissants des communautĂ©s septentrionales dont un grand nombre interdisent dĂ©sormais l’accès Ă  leur territoire, et capacitĂ© de logement limitĂ©e pour les personnes qui reviennent d’Ă©tablissements scolaires et doivent s’isoler. 

La section suggère qu’un soutien devrait ĂŞtre mis Ă  disposition pour permettre aux communautĂ©s autochtones et aux Premières Nations de tenir leurs rĂ©unions du conseil par voie de tĂ©lĂ©confĂ©rence ou de vidĂ©oconfĂ©rence [TRADUCTION] « pour leur permettre de respecter plus facilement les exigences actuelles en matière de santĂ© publique. Les communautĂ©s devraient avoir la possibilitĂ© de dĂ©cider des mesures appropriĂ©es au regard de leur situation particulière ».

La section s’inquiète Ă©galement du fait que les communautĂ©s rĂ©gies par la Loi sur la gestion financière des premières nations pourraient manquer des dates limites pour la production de divers rapports financiers en raison de la pandĂ©mie, suscitant ainsi des questions de non-conformitĂ©.

[TRADUCTION] « La pandĂ©mie de COVID-19 aura des rĂ©percussions sur leurs contribuables, soulevant les questions de la prorogation des dates limites pour le paiement des impĂ´ts, alors mĂŞme que cela, en soi, susciterait aussi des problèmes de non-conformitĂ©. Ces questions revĂŞtent une haute importance pour un grand nombre de communautĂ©. Par consĂ©quent, la Commission de la fiscalitĂ© des premières nations et le Conseil de gestion financière des Premières Nations devraient les rĂ©soudre rapidement et de manière appropriĂ©e. »

Alors que SAC doit continuer Ă  consulter les communautĂ©s autochtones au sujet de leurs besoins, la section dit qu’elle serait ravie d’offrir toute l’assistance dont SAC aurait besoin pour faire face aux Ă©volutions juridiques ou aux changements devant ĂŞtre apportĂ©s aux politiques, lois ou règlements dans ce domaine, [TRADUCTION] « par exemple, en dĂ©signant un petit groupe de membres provenant de diffĂ©rentes rĂ©gions pour former un groupe de rĂ©troaction “en temps rĂ©el” concernant les propositions futures de SAC ».

Quant à lui, dit la section, le groupe pourrait communiquer les difficultés locales des cabinets juridiques au SAC au fil de leur apparition.