Gaylene Schellenberg prend sa retraite de l’ABC

  • 10 juin 2020

Une carrière de 27 ans au sein de la communautĂ© juridique de l’ABC connaĂ®tra son Ă©pilogue Ă  la fin du mois de juin. Gaylene Schellenberg prend une retraite bien mĂ©ritĂ©e après avoir dirigĂ© les efforts de l’ABC en matière d’Ă©galitĂ© des sexes et d’accès Ă  la justice.

Mme Schellenberg a commencĂ© Ă  travailler pour l’ABC en tant que chercheuse contractuelle pour « Les Assises », un rapport de 1993 qu’a produit l’ABC sur l’Ă©galitĂ© des sexes. Elle a Ă©tĂ© embauchĂ©e l’annĂ©e suivante Ă  titre d’avocate-conseil et a occupĂ© ce poste jusqu’Ă  aujourd’hui, sauf de 2012 Ă  2015, pĂ©riode pendant laquelle elle a assumĂ© les fonctions de directrice de projet de l’initiative de l’ABC « Justice pour tous ».

« En tant que championne de l’Ă©galitĂ© devant la justice, Mme Schellenberg dĂ©fend les valeurs de l’ABC, veillant Ă  ce que tous les gens aient accès Ă  l’aide juridique dont ils ont besoin au Canada. Elle donne toujours des conseils judicieux et pratiques aux membres de l’ABC avec qui elle travaille », explique Tamra Thomson, directrice gĂ©nĂ©rale de la reprĂ©sentation Ă  l’ABC. « Elle a Ă©tĂ© une mentore de confiance pour les plus jeunes juristes de l’Ă©quipe de reprĂ©sentation de l’ABC. Aussi, elle adopte la philosophie de la crĂ©ativitĂ© que reflète un bureau en dĂ©sordre. »

RĂ©flĂ©chissant Ă  l’Ă©volution de l’accès Ă  la justice, Mme Schellenberg affirme qu’il y a eu des progrès, mais se dit Ă©galement dĂ©couragĂ©e par la surreprĂ©sentation continue des peuples autochtones dans le système de justice pĂ©nale et par les problèmes qu’ils Ă©prouvent dans les prisons.

« Je me souviens d’une Ă©poque oĂą l’accès Ă  la justice dans un contexte de changement lĂ©gislatif ou d’innovation du système n’existait tout simplement pas, oĂą cette question ne faisait l’objet d’aucun dĂ©bat. Le fait que des gens se prĂ©occupent maintenant de l’accès Ă  la justice est donc un changement positif, dit-elle. Toutefois, je crains que les choses n’aient pas beaucoup changĂ© pour les gens qui sont en rĂ©elle difficultĂ©, pour ceux et celles qui ont des problèmes complexes avec la justice et dans leur vie. »

Selon Mme Schellenberg, l’un des faits saillants de sa carrière est le Sommet « Nouveau regard sur l’Ă©galitĂ© devant la justice » de 2013, auquel ont participĂ© plus de 200 personnes de partout au Canada, ainsi que son travail sur le rapport subsĂ©quent (« Atteindre l’Ă©galitĂ© devant la justice ») qu’elle a accompli avec sa proche amie Melina Buckley.

« Les contributions exceptionnelles de Mme Schellenberg au fil des ans se fondent sur un engagement profond envers l’Ă©galitĂ© et sur la conviction que l’ABC a un rĂ´le Ă  jouer pour rendre le système de justice plus Ă©quitable et plus accessible. Qu’il s’agisse de ses premiers jours comme chercheuse pour le groupe de travail sur l’Ă©galitĂ© des sexes dans la profession juridique ou de son leadership continu pour assurer un accès Ă©gal Ă  la justice, elle a travaillĂ© sans relâche au nom de personnes et de groupes dĂ©favorisĂ©s et vulnĂ©rables », explique Melina Buckley.

Mme Schellenberg a collaborĂ© avec la juge actuelle de la Cour suprĂŞme, Sheilah Martin, Ă  la rĂ©daction d’un autre rapport traitant d’Ă©galitĂ© et a participĂ© Ă  la formation de la Section de l’ABC de la communautĂ© de l’orientation et l’identitĂ© sexuelles.

Elle a Ă©galement consacrĂ© beaucoup de temps Ă  faire du travail de reprĂ©sentation dans les domaines du droit pĂ©nal, du droit de la famille, du droit des Autochtones, du droit de la santĂ©, du droit des rĂ©gimes de retraite et des avantages sociaux, ainsi que du droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă  l’information.

« J’ai Ă©tĂ© interrogĂ©e par de nombreux comitĂ©s parlementaires aux cĂ´tĂ©s de prĂ©sidentes et de prĂ©sidents des sections du droit de la famille et du droit pĂ©nal », dit-elle.

Eric Gottardi, associĂ© principal chez Peck and Company, et ancien prĂ©sident de la Section du droit pĂ©nal de l’ABC, affirme que Mme Schellenberg a servi de guide Ă  la section auprès de diffĂ©rents gouvernements et dans divers projets de loi, notamment dans le projet de loi omnibus C-10 contre la criminalitĂ©.

« Elle est une idĂ©aliste intelligente et prĂ©venante qui croit fermement dans la primautĂ© du droit de mĂŞme que dans l’indĂ©pendance du barreau et de la magistrature. Elle est l’Ă©quivalent juridique d’un athlète Ă©toile qui reste toute sa carrière avec l’Ă©quipe qui l’a repĂŞchĂ©e, ce qui est rare », explique M. Gottardi.

Le travail de Gaylene Schellenberg Ă  l’ABC – et l’estime dont elle jouit – a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© lorsqu’elle a remportĂ© le prix Jack Innes en 2013, qui reconnaĂ®t la contribution exceptionnelle d’un membre actuel du personnel ayant dĂ©montrĂ© de la crĂ©ativitĂ©, de l’innovation, du leadership et un engagement envers l’ABC.

Elle a frĂ©quentĂ© l’UniversitĂ© de Toronto et l’UniversitĂ© du Texas Ă  Dallas Ă  titre d’Ă©tudiante adulte avant d’ĂŞtre admise Ă  une facultĂ© de droit. Elle a obtenu son baccalaurĂ©at en droit (LL.B.) de la facultĂ© de droit Osgoode Hall, oĂą elle a Ă©tudiĂ© de 1988 Ă  1991, et a Ă©tĂ© admise au Barreau de l’Ontario en 1993.

Avant de faire carrière en droit, Mme Schellenberg a Ă©tĂ© animatrice dans une garderie et tisserande. RĂ©sidente d’Ottawa, elle a trois enfants d’âge adulte et un beagle. Elle prĂ©voit maintenant de consacrer du temps Ă  ses passe-temps, y compris la remise Ă  neuf des vieilles chaises dont son garage dĂ©borde. Elle a aussi hâte de voyager quand ce sera possible. Cependant, sa première et plus importante visite la mènera au Manitoba, oĂą elle ira passer du temps avec sa mère de 86 ans qui joue encore au golf.