Ce que vous n’avez pas appris à la faculté de droit : composer avec les traumatismes secondaires et d’autres questions

  • 05 mars 2019

Tout le monde sait que les juristes prĂ©sentent un taux anormalement Ă©levĂ© de problèmes de dĂ©pression et de dĂ©pendance, mais aussi qu’ils ne peuvent pas vraiment parler de ce qui les tracasse sans porter atteinte au privilège du secret professionnel du juriste ou sans soulever des questions sur leurs aptitudes Ă  effectuer leur travail.

Nous blâmons un Ă©ventail de facteurs : la longueur des journĂ©es de travail et le stress qui s’y rattache, ou encore les traits de personnalitĂ© particuliers que l’on retrouve souvent chez les juristes. Toutefois, pour de nombreux juristes, les problèmes de dĂ©pression et de dĂ©pendance peuvent Ă©galement ĂŞtre un signe de traumatisme secondaire. Ils peuvent ĂŞtre traumatisĂ©s en raison de leur travail avec des gens traumatisĂ©s, et de leur incapacitĂ© Ă  les aider.

Le traumatisme secondaire, que l’on appelle parfois usure de compassion ou traumatisme indirect, est un processus cumulatif, affirme Françoise Mathieu, codirectrice gĂ©nĂ©rale de TEND et spĂ©cialiste en usure de compassion.

[TRADUCTION] « Parmi les symptĂ´mes figurent la difficultĂ© de concentration, les images intrusives, la perte d’espoir, l’Ă©puisement et l’irritabilitĂ© », Ă©crit Mme Mathieu dans un article publiĂ© en 2007 (disponible en anglais seulement) dans lequel elle aborde le cas d’employĂ©s de première ligne, comme les infirmières, les policiers et les travailleurs sociaux, en y incluant toute personne qui est en contact avec des gens aux prises avec un traumatisme. « Cela peut entraĂ®ner de profonds changements dans la façon dont les aidants voient le monde et leurs proches. »

Mme Mathieu est l’une des confĂ©rencières de la ConfĂ©rence de l’ABC sur la santĂ© et le mieux-ĂŞtre qui se tiendra le 6 avril Ă  Ottawa, la première confĂ©rence nationale de ce type, spĂ©cialement conçue pour les membres de la communautĂ© juridique. Sa sĂ©ance, qui s’intitule « GĂ©rer ce qui reste gravĂ© dans la mĂ©moire : rĂ©duire l’impact du traumatisme secondaire dans la profession juridique », est l’un des ateliers qui examineront les rĂ©percussions de l’exercice de la profession juridique sur la santĂ© des juristes, aussi bien que leurs manifestations, comme les problèmes de dĂ©pendance et de santĂ© mentale, et la voie vers le mieux-ĂŞtre.

Un autre dĂ©bat de spĂ©cialistes, « Accommodement dangereux », qu’animera le Dr Raj Bhatle, directeur de la psychiatrie Ă  l’HĂ´pital Royal Ottawa, traitera des effets du cannabis sur la santĂ© mentale, tout en Ă©tablissant des liens entre les troubles liĂ©s Ă  la consommation d’opioĂŻdes et la santĂ© mentale.

Les autres sujets de la confĂ©rence prĂ©sentĂ©e par ABC Mieux-ĂŞtre comprennent notamment les Ă©lĂ©ments qui contribuent au bonheur des juristes, les effets des jeunes gĂ©nĂ©rations sur la façon dont le thème de la santĂ© mentale est abordĂ©, l’utilisation de techniques comme la pleine conscience, le soutien par les pairs, le counselling et les soins cliniques pour traiter les problèmes de santĂ© mentale, aussi bien que les pratiques exemplaires au travail.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces séances et sur les inscriptions, visitez la page Web de la conférence.