Mot d’un stagiaire PIJJ : Muhammad Zubair

  • 22 aoĂ»t 2018

Muhammad Zubair

Ed : Sous peu, la première vague de stagiaires participant cette annĂ©e au Programme international des jeunes juristes partiront vers les pays oĂą se dĂ©rouleront leurs stages. Muhammad Zubair raconte comment il a vĂ©cu l’aventure jusqu’Ă  prĂ©sent. Pour obtenir plus d’information au sujet de la façon de devenir stagiaire, consultez notre site web.

Comme j’ai Ă©tĂ© admis au barreau de l’Ontario en janvier cette annĂ©e, la recherche d’emploi m’a occupĂ© Ă  temps plein, et j’ai consacrĂ© toute mon Ă©nergie et mes efforts Ă  dĂ©nicher toutes les offres de poste d’entrĂ©e sur lesquelles je pouvais mettre la main. En mars, j’ai dĂ©couvert le Programme international des jeunes juristes et Ă  ce moment prĂ©cis, j’ai ressenti un enthousiasme dĂ©bordant que les autres possibilitĂ©s d’emploi n’avaient pas su susciter en moi. EngagĂ© dans ce qui me semblait une succession sans fin de processus d’embauche, la rĂ©daction de la lettre de motivation pour un programme aussi unique et valorisant que le PIJJ m’a donnĂ© l’impression d’une bouffĂ©e d’air frais. J’ai prĂ©parĂ© mon dossier de candidature presque sans effort, et après l’avoir dĂ©posĂ©, j’ai eu beaucoup de difficultĂ© Ă  ne pas constamment revenir consulter le site web du programme pour lire les diffĂ©rents tĂ©moignages. Mon cĂ´tĂ© raisonnable s’est remis Ă  la recherche de possibilitĂ©s de carrière, mais mon cĂ´tĂ© rĂŞveur ne pouvait s’empĂŞcher d’espĂ©rer un appel.

J’ai Ă©tĂ© convoquĂ© en entrevue en juin. Ă€ force de discuter avec d’anciens stagiaires, et Ă  mesure que j’en apprenais sur le programme lui-mĂŞme, il devenait de plus en plus difficile de contenir mes attentes. Quand j’ai finalement reçu une offre, j’Ă©tais ravi!

On demande aux candidats de fournir une liste de cinq endroits oĂą ils voudraient effectuer leur stage, mĂŞme si on ne garantit pas que le stage aura lieu Ă  l’un de ces endroits. L’idĂ©e de rĂ©duire l’impressionnant bassin de possibilitĂ©s Ă  cinq choix me paraissait une tâche dĂ©licate. J’ai parcouru les sites web, je me suis informĂ© sur les organisations, sur les pays, les cultures. Je me suis demandĂ© ce que je pouvais offrir Ă  chaque organisation et ce que je pourrais en tirer en retour pour progresser dans mon cheminement. J’Ă©tais obsĂ©dĂ© par l’importance de « faire le bon choix », jusqu’Ă  ce qu’on me rappelle qu’avec la bonne attitude, chaque stage avait le potentiel d’ĂŞtre le bon choix. J’ai eu la preuve de la sagesse de ce conseil quand j’ai reçu une offre de placement au Kirghizistan, au sein de l’International Law Development Organization : ce stage ne faisait pas partie de mes choix, mais plus j’en apprenais sur l’organisation, plus j’Ă©tais convaincu que le stage aurait dĂ» figurer au sommet de ma liste dès le dĂ©but.

La sĂ©ance d’orientation qui a eu lieu Ă  Ottawa a Ă©tĂ© le point de dĂ©part parfait pour cette expĂ©rience. Nous y avons rencontrĂ© d’autres stagiaires, y compris ceux qui allaient sĂ©journer dans le mĂŞme pays ou Ĺ“uvrer au sein de la mĂŞme organisation. Au cours de la formation, nous avons participĂ© Ă  une sĂ©ance avec d’anciens stagiaires qui nous ont entretenus des thèmes communs avec Affaires mondiales Canada, comme l’Ă©galitĂ© entre les sexes, la durabilitĂ© de l’environnement et la gouvernance, ainsi que du rĂ´le de l’organisation dans les initiatives de dĂ©veloppement international qui sont au cĹ“ur de la politique de financement du gouvernement canadien. Une autre sĂ©ance Ă©tait animĂ©e par les juristes Alexandra Derisier et Erin Fitzpatrick de Connexion Ottawa et se concentrait sur l’exercice du droit en contexte traumatique. Nous avons reçu de l’information sur la façon de reconnaĂ®tre les diffĂ©rentes formes de trauma et des pistes pour bien adapter nos pratiques Ă  ces situations.

Au cours de la sĂ©ance d’orientation, nous avons aussi rencontrĂ© des gens qui ont passĂ© du temps dans les pays que nous allions visiter. Quelques-uns ont Ă©tĂ© jumelĂ©s avec d’anciens stagiaires, mais pour d’autres stagiaires en devenir, qui allaient comme moi faire office de pionniers au sein de nouvelles organisations et de nouveaux pays, il fallait trouver une autre solution. On m’a prĂ©sentĂ© un ancien Ă©tudiant et rĂ©sident du Kirghizistan. Notre conversation a Ă©tĂ© très instructive et a apaisĂ© toutes les inquiĂ©tudes que je pouvais entretenir Ă  l’idĂ©e de me rendre dans une destination inconnue et lointaine, surtout après la sĂ©ance consacrĂ©e Ă  la sĂ©curitĂ© et aux mesures d’urgence, qui nous a tous et toutes laissĂ©s un peu nerveux. Je suis ressorti de cette conversation avec en mains une liste de lectures substantielle, les noms des lieux de rencontre pour expatriĂ©s les plus en vue, les expĂ©riences culturelles Ă  ne pas manquer et une liste plus Ă©toffĂ©e de choses Ă  mettre dans mes valises. Pour mieux me prĂ©parer, je prends des leçons de russe tous les jours sur Duolingo, j’ai commandĂ© les livres qu’on m’a recommandĂ©s et j’ai commencĂ© Ă  Ă©laborer une liste de lecture de musique kirghize. On nous a aussi donnĂ© une liste de choses Ă  faire pour mieux nous prĂ©parer au pĂ©riple qui nous attend, et Ă  mesure que je raye des Ă©lĂ©ments de ma liste, je me sens de plus en plus prĂŞt et enthousiaste pour cette grande aventure. Mon intĂ©rĂŞt pour le Kirghizistan croĂ®t de jour en jour, et j’espère que l’Ă©tendue de mon vocabulaire russe en fera tout autant!