Afrique du Sud

Le Projet canado-sud-africain en matière de litige constitutionnel et de dĂ©veloppement juridique appuyait le principal organisme juridique d’intĂ©rĂŞt public d’Afrique du Sud, le Legal Resources Center (LRC), dans la rĂ©solution de cas types de litiges d’intĂ©rĂŞt public. Le but du projet consistait Ă  aider l’organisme Ă  dĂ©finir les droits que protège la Charte des droits fondamentaux dans la constitution post apartheid d’Afrique du Sud. Un rĂ©seau de bĂ©nĂ©voles de plus de 200 juristes, universitaires et juges du Canada a apportĂ© son soutien au LRC en lui fournissant des renseignements et menant des recherches.

Au cours de la Phase II, le projet a pris de l’ampleur pour inclure le Southern Africa Legal Assistance Network (SALAN ), un organisme rĂ©gional qui a Ă©tabli des centres juridiques spĂ©cialisĂ©s dans les litiges d’intĂ©rĂŞt public et des cliniques juridiques communautaires au Botswana, en Namibie, au Mozambique, en Afrique du Sud, en Zambie et au Zimbabwe. Le rĂ©sultat a Ă©tĂ© des pourvois accueillis par la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud ainsi que des dĂ©cisions importantes ayant permis l’implantation de nombreux droits en Afrique du Sud. Le projet s’est mĂ©ritĂ© un prix canadien de coopĂ©ration internationale en 2003, soit le prestigieux prix d’excellence du Groupe SNC-Lavalin pour l’amĂ©lioration des structures sociales.

En avril 1994, immĂ©diatement après la tenue des premières Ă©lections multiraciales et dĂ©mocratiques en Afrique du Sud, le pays a adoptĂ© une nouvelle constitution dĂ©mocratique, ainsi qu’une Charte des droits fondamentaux basĂ©e sur la Charte canadienne des droits et libertĂ©s qui assure la protection des droits fondamentaux des groupes dĂ©favorisĂ©s. Toutefois, il Ă©tait nĂ©cessaire de mettre Ă  l’Ă©preuve la nouvelle Constitution au moyen de litiges afin de crĂ©er une tradition de respect des droits fondamentaux et de la primautĂ© du droit.

Pour rĂ©pondre Ă  un tel besoin, l’ACDI et le Legal Resources Center (LRC) d’Afrique du Sud ont travaillĂ© en collaboration pour Ă©laborer le Projet canado-sud-africain en matière de litige constitutionnel et de dĂ©veloppement juridique, un projet d’une durĂ©e de trois ans et dotĂ© d’un financement de quatre millions de dollars approuvĂ© par l’ACDI en 1995. Le projet prĂ©voit la crĂ©ation au sein du LRC d’une UnitĂ© du contentieux constitutionnel (UCC), un organisme juridique qui joue un rĂ´le de premier plan dans les litiges d’intĂ©rĂŞt public en Afrique du Sud et qui avait plaidĂ© plusieurs causes importantes portant sur des questions constitutionnelles par suite d’un nombre croissant de demandes d’aide juridique en matière de questions constitutionnelles. Au cours de la Phase I, l’UCC a plaidĂ© des causes qui ont permis d’Ă©tablir un grand nombre de prĂ©cĂ©dents jurisprudentiels en matière de droits fondamentaux en Afrique du Sud. L’UCC a Ă©tĂ© aussi une ressource de premier plan pour les juristes d’Afrique du Sud dans les domaines de l’Ă©ducation, de la recherche et de la formation.

Pour faciliter les travaux de l’UCC, l’ACDI a crĂ©Ă© le RĂ©seau de soutien canadien, formĂ© d’avocats, d’universitaires et de juges canadiens spĂ©cialisĂ©s dans les questions constitutionnelles et dans les questions portant sur les droits de la personne. En rĂ©ponse Ă  des questions prĂ©cises de l’UCC, les membres du RĂ©seau canadien ont fourni des renseignements et effectuĂ© des recherches qui tirent parti des expĂ©riences canadiennes et internationales. En 2001, le rĂ©seau comptait plus de 200 bĂ©nĂ©voles.

Par suite du succès de la Phase I et Ă  la demande de Nelson Mandela et du juge Ismail Mahomed, qui Ă©tait juge en chef de l’Afrique du Sud, l’ACDI a renouvelĂ© le Projet canado-sud-africain en matière de litige constitutionnel et de dĂ©veloppement juridique pour une pĂ©riode supplĂ©mentaire de quatre ans (par la suite prolongĂ©e Ă  cinq ans, jusqu’en 2004.) Au cours de la Phase II, le projet a continuĂ© Ă  soutenir les efforts de l’UCC et du LRC. Pendant cette pĂ©riode, l’UCC a plaidĂ© avec succès devant les tribunaux sud-africains plusieurs causes très importantes qui ont attirĂ© l’attention du public et des mĂ©dias.

Au cours de la Phase II, le Southern Africa Legal Assistance Network (SALAN ), un organisme rĂ©gional qui a Ă©tabli des centres juridiques spĂ©cialisĂ©s dans les litiges d’intĂ©rĂŞt public visant Ă  protĂ©ger les droits de la personne dans leurs pays, a participĂ© au projet. L’ACDI a parrainĂ© des stages organisĂ©s par le LRC pour les organisations membres du SALAN , a fourni du matĂ©riel informatique et a offert la formation aux membres du SALAN , a aidĂ© le SALAN Ă  prĂ©parer des sites web modernes, a financĂ© des confĂ©rences rĂ©gionales annuelles et des projets rĂ©gionaux se concentrant sur des questions importantes telles que le droit du VIH et du SIDA, les droits des femmes en vertu du droit coutumier et le droit d’asile dans les rĂ©gions de l’Afrique mĂ©ridionale.

En Afrique du Sud, nous collaborons avec dix centres juridiques communautaires qui offrent aux communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es des sĂ©minaires de formation, des stages et le soutien technique (au moyen de l’accès Ă  l’Internet.) Les pays participants sont notamment le Zimbabwe, le Malawi, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Mozambique.

RĂ©sultats :

  • On a pu plaider avec succès devant la Cour constitutionnelle des causes qui constituent des arrĂŞts de principe et qui ont permis d’inscrire dans la Constitution un grand nombre de droits, y compris :
    • le droit Ă  un logement;
    • le droit au respect de la vie privĂ©e;
    • l’Ă©galitĂ© pour les femmes;
    • le droit des enfants Ă  la protection contre la dĂ©tention arbitraire;
    • l’Ă©galitĂ© pour les homosexuels des deux sexes;
    • le droit des femmes d’ĂŞtre traitĂ©es Ă©quitablement en vertu d’un rĂ©gime de biens matrimoniaux;
    • le droit de tout inculpĂ© d’ĂŞtre prĂ©sumĂ© innocent tant qu’il n’est pas dĂ©clarĂ© coupable;
    • l’abolition de la peine capitale;

Une Ă©valuation indĂ©pendante des litiges du LRC a confirmĂ© le succès extraordinaire du programme et a affirmĂ© : « Un autre projet financĂ© par l’ACDI dans un « pays en transition » aurait-il pu tant contribuer Ă  façonner le paysage institutionnel …? Nous en doutons. »

  • Des campagnes d’Ă©ducation publique ont fourni aux Sud-Africains et aux Sud-Africaines des renseignements importants sur leurs droits et ont expliquĂ© le droit Ă  l’accès Ă  la justice.
  • Établissement de liens solides entre les avocats canadiens et sud-africains.
  • Les avocats canadiens ont apportĂ© des contributions notables au projet et ont acquis une bonne connaissance du cadre juridique et des dĂ©fis relevĂ©s par les avocats sud-africains spĂ©cialisĂ©s en droits de la personne.
  • La Cour constitutionnelle de l’Afrique du Sud a fait rĂ©fĂ©rence Ă  la jurisprudence canadienne dans l’arrĂŞt de principe sur le South African Bill of Rights.
  • Des jeunes avocats noirs d’Afrique du Sud ont terminĂ© leurs stages auprès du Legal resources Centre et ont continuĂ© Ă  pratiquer le droit avec le LRC ou au sein d’un cabinet juridique.
  • Des centres des rĂ©gions de l’Afrique mĂ©ridionale ont participĂ© Ă  des stages annuels qui leur ont permis d’offrir des services juridiques spĂ©cialisĂ©s dans les litiges d’intĂ©rĂŞt public qui tirent parti des expĂ©riences canadiennes et sud-africaines.

Les lettres envoyĂ©es au gouvernement du Canada par le prĂ©sident Nelson Mandela et par  feu le juge Ismail Mahomed, juge en chef de l’Afrique du Sud, dĂ©montrent l’importance de ce programme. L’Agence canadienne de dĂ©veloppement international a confĂ©rĂ© Ă  ce programme le prix d’excellence du Groupe SNC-Lavalin pour l’amĂ©lioration des structures sociales.