Cinq conseils financiers pour les jeunes juristes

  • 27 juin 2018
  • Julie Sobowale

Vous avez travaillĂ© d’arrache-pied pour dĂ©crocher votre diplĂ´me en droit, puis tout au long de votre stage et, enfin, pour obtenir votre admission au barreau avec, Ă  la clĂ©, un bon emploi qui paie bien. Vous pouvez maintenant vous reposer sur vos lauriers si durement gagnĂ©s. C’est bien cela, non?

Oui, sauf que… vous avez contractĂ© des dettes pour faire vos Ă©tudes, vous devez vous acheter des vĂŞtements, et vous pensiez vous acheter une maison…

« Vous avez un très gros salaire. Vous n’avez probablement jamais gagnĂ© autant d’argent, mais vous avez une dette considĂ©rable », dit Jessica Moorhouse, conseillère financière agrĂ©Ă©e spĂ©cialisĂ©e dans les rapports avec les personnes de la gĂ©nĂ©ration du millĂ©naire. « Les jeunes juristes peuvent finir par dĂ©penser tellement pour satisfaire Ă  ce mode de vie qu’ils ont du mal Ă  rembourser leur dette. Si, en plus, vous achetez une maison, les dĂ©penses s’accumulent rapidement. »

DĂ©crocher votre premier emploi de juriste peut vous permettre d’ancrer un bon avenir financier. Cependant, vous avez Ă©tudiĂ© le droit et non les finances personnelles. Alors, que doit faire un jeune juriste? Le meilleur conseil repose sur le sens commun; ce qui va sans dire, mais encore mieux en le redisant de temps en temps. Voici donc quelques conseils relevant du sens commun qui vous permettront de prendre un bon dĂ©part financier.

Conseil no 1 : Ă©tablissez un budget

Les budgets les plus efficaces sont fondés non pas sur vos dépenses, mais sur la façon dont vous dépensez. Où passe donc tout votre argent? Sur un mois environ, tenez le compte de la destination de vos dépenses, puis décidez quels sont les domaines dans lesquels vous devez dépenser plus ou moins, en fonction de vos objectifs.

Pour que votre budget ait un sens, assumez-en la responsabilité. Faites part de vos plans financiers à vos amis et à votre famille pour obtenir leur soutien moral.

« Nous devons parler de ne pas dĂ©penser », dit Mme Moorhouse. « Vous pouvez avertir vos collègues que vous n’allez pas manger au restaurant aussi frĂ©quemment qu’avant parce que vous devez rembourser votre prĂŞt Ă©tudiant. Les gens comprendront. »

Conseil no 2 : cherchez des moyens de faire des Ă©conomies

Il est midi 59 et vous avez l’estomac dans les talons. Comme d’habitude, vous n’avez pas eu le temps de vous prĂ©parer un sandwich ce matin, alors vous vous dirigez tout droit vers l’aire de restauration la plus proche. C’est rapide, pratique… et très cher. Selon Capital One Canada et Credit Canada, le Canadien moyen dĂ©pense près de 200 dollars par mois en repas qu’il n’a pas prĂ©parĂ© lui-mĂŞme.

Le petit café quotidien est une autre dépense qui peut généralement être éliminée. Le logement est une autre dépense pouvant rapidement atteindre des sommets.

Lorsqu’Adam Freedman faisait son stage puis a commencĂ© Ă  travailler en tant qu’avocat dans le cabinet Torys LLP, il a dĂ©cidĂ© de vivre chez ses parents, pour Ă©conomiser de l’argent.

« J’avais la chance de pouvoir habiter chez mes parents », dit-il alors qu’il est maintenant associĂ© dans le cabinet Keslassy Freedman Gelfand LLP. « J’ai investi de l’argent dans des CPG et j’ai rĂ©ussi Ă  Ă©conomiser de l’argent. Mon cabinet a payĂ© une partie des frais d’Ă©tudes pour ma troisième annĂ©e, ce qui a Ă©tĂ© un Ă©norme avantage pour moi. Les prix pour l’hĂ©bergement Ă  Toronto Ă©taient tellement Ă©levĂ©s que je savais que je devais travailler d’arrache-pied et Ă©conomiser chaque sou. Mon Ă©pouse et moi-mĂŞme, juste après notre mariage, vivions pratiquement dans un taudis, mais nous avons Ă©conomisĂ© Ă©normĂ©ment d’argent en Ă©tant frugaux et en ne vivant pas au-dessus de nos moyens. L’appartement Ă©tait situĂ© dans un quartier dĂ©cent, mais Ă©tait très petit, n’avait pas l’air climatisĂ©, et le garage Ă©tait dangereux. Nous avons peu dĂ©pensĂ© et seulement pour ce qui Ă©tait fondamental. »

Acheter toute une garde-robe, dont sans doute des toges, peut Ă©galement s’avĂ©rer très onĂ©reux, surtout pour les femmes.

 « On s’attend Ă  ce que les femmes ne portent pas toujours la mĂŞme chose. Vous devez rechercher et trouver les bonnes affaires », dit Jessica Moorhouse. « Cela prend du temps pour avoir les vĂŞtements dont vous avez besoin pour avoir l’air professionnelle. Point n’est besoin de toujours acheter des vĂŞtements de marque. En matière d’Ă©conomies, les petits ruisseaux font les grandes rivières. »

Conseil no 3 : examinez minutieusement les plans de remboursement de votre dette

Sachez le genre de dettes que vous avez : prĂŞt Ă©tudiant, marge de crĂ©dit ou autres. Classez-les par ordre de prioritĂ© en fonction des taux d’intĂ©rĂŞt. De façon gĂ©nĂ©rale, mieux vaut rembourser en premier les dettes ayant le plus fort taux d’intĂ©rĂŞt.

« Ne contractez pas de dettes supplĂ©mentaires », dĂ©clare Mme Moorhouse. « Si vous le pouvez, ne dĂ©pensez que ce que vous permet votre revenu. La date d’Ă©chĂ©ance pour les prĂŞts Ă©tudiants peut-ĂŞtre trompeuse. Si vous payez le minimum, et c’est gĂ©nĂ©ralement ce que font les gens, il vous faudra entre 10 et 15 ans pour Ă©teindre votre dette. Vous devriez vĂ©rifier quel est votre taux d’intĂ©rĂŞt, combien vous gagnez et combien vous pouvez vous permettre de verser pour Ă©teindre votre dette plus tĂ´t. »

Conseil no 4 : Ă©conomisez entre 3 et 6 mois de frais de subsistance pour faire face aux urgences

C’est ce qui est difficile. Lorsque vous avez une large dette, il peut ĂŞtre tentant d’utiliser la plus grande partie de votre revenu pour l’Ă©teindre. Assurez-vous qu’une portion de votre paie est automatiquement versĂ©e dans un compte d’Ă©pargne mĂŞme si vous n’Ă©pargnez que quelques dollars par mois, vous vous habituerez Ă  Ă©conomiser.

« Vous ne devriez pas juste avoir l’habitude de rembourser des dettes », dit Jessica Moorhouse. « Vous devez Ă©quilibrer le remboursement de vos dettes et les Ă©conomies Ă  long terme. Ce n’est pas très attrayant, mais vous devez Ă©tablir les meilleures conditions pour prospĂ©rer. »

Conseil no 5 : envisagez d’engager un conseiller en planification financière

Si vous avez l’impression d’ĂŞtre dĂ©passĂ© par la situation, engagez un conseiller en planification financière, dit Mme Moorhouse.

« Recherchez de l’aide. C’est la mĂŞme chose que d’engager un entraĂ®neur personnel. Certaines personnes s’entraĂ®nent au gymnase par elles-mĂŞmes et d’autres prĂ©fèrent engager un entraĂ®neur personnel, soit pour se responsabiliser, soit pour l’assistance qu’il apporte. »

Lorsque vous recherchez un conseiller en planification financière, cherchez parmi ceux qui sont entièrement agrĂ©Ă©s par le Financial Planning Standards Council ou la Canadian Association of Credit Counselling Services, et ceux qui ne sont pas obligĂ©s de vous vendre leurs produits. N’oubliez pas que seuls les courtiers en placement peuvent conseiller en matière de placements.

« En ce qui concerne les placements, les gens pensent que vous pouvez vous borner Ă  confier l’argent Ă  un conseiller en planification financière », dit Jessica Moorhouse. « Vous devez d’abord apprendre comment investir. Tenez compte de vos besoins. »

Julie Sobowale est avocate et rédactrice indépendante.