Thinking sideways

Penser horizontalement : les transferts latéraux peuvent être le moyen rêvé pour relancer votre carrière

  • 30 janvier 2017
  • Julie Sobowale

Avez-vous parfois Ă©tĂ© globalement satisfait par le travail que vous faites tout en ne l’Ă©tant pas? C’est ce qu’Adrienne Boudreau ressentait en tant qu’avocate dans le domaine du contentieux. Elle aimait son travail et ses collègues, mais avait besoin de changement. En mars 2015, elle a quittĂ© le cabinet McMillan pour travailler en qualitĂ© d’avocate principale dans le domaine du contentieux dans le contexte de recours collectifs et du contentieux commercial dans le cabinet Sotos LLP. 

« Je voulais centrer ma pratique », dit Me Boudreau. « J’avais besoin que mon travail acharnĂ© soit plus rentable. Le cabinet Sotos m’a offert la meilleure occasion de centrer mes efforts et de dĂ©velopper ma pratique. Dans mon nouveau cabinet, j’ai trouvĂ© des gens qui avaient les mĂŞmes valeurs que moi et un lieu de travail aux proportions correspondant Ă  ce que je recherchais. »

L’embauche latĂ©rale est un moyen, pour les cabinets juridiques, de se procurer des collaborateurs chevronnĂ©s, et pour les jeunes juristes de donner un « coup de pouce » supplĂ©mentaire Ă  leur carrière. Il peut s’avĂ©rer difficile de trouver le poste parfait, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle pour les jeunes juristes en mal de changement.

En raison des besoins du marchĂ© ou parce qu’ils cherchent une occasion de renforcer un groupe de pratique en pleine croissance, les cabinets juridiques souhaitent engager des avocats chevronnĂ©s. Matt Rosenberg, directeur dans une sociĂ©tĂ© de recrutement juridique, Lateral Link, affirme que les jeunes juristes qui recherchent un poste aux États-Unis vont avoir plus de difficultĂ©s.

« Les trois Ă©lĂ©ments considĂ©rĂ©s par les cabinets sont les notes, la facultĂ© et l’expĂ©rience », dit Matt Rosenberg, qui se spĂ©cialise dans le recrutement de juristes canadiens. « Aux États-Unis, les notes sont plus importantes que la facultĂ© dans laquelle vous les avez obtenues, alors qu’au Canada, c’est le contraire. Cela n’a pas toujours Ă©tĂ© le cas aux États-Unis. Pour les avocats Ă  un Ă©chelon intermĂ©diaire, l’expĂ©rience revĂŞt une importance primordiale et leurs « lettres de noblesse » jouent un rĂ´le considĂ©rable. »

Lorsque vous envisagez de changer de cabinet, la première chose Ă  faire est de penser Ă  l’Ă©tape oĂą vous ĂŞtes dans notre carrière. Les avocats qui ont entre trois et cinq ans de pratique sont les plus recherchĂ©s pour les transferts latĂ©raux, car ils ont de l’expĂ©rience et ont dĂ©veloppĂ© une clientèle.  

Trouver un nouvel emploi demande un important investissement en temps et en efforts. Vous devez donc savoir avec certitude ce que vous recherchez, et cela peut ĂŞtre plus difficile que vous ne le pensez. Vous ĂŞtes parfois trop occupĂ© dans un environnement stressant pour savoir par oĂą commencer une recherche de travail. Hilary Clarke, fondatrice et accompagnatrice principale chez Potentia, une sociĂ©tĂ© qui offre aux juristes et aux cabinets juridiques des services d’accompagnement pour le dĂ©veloppement d’entreprise et de carrière, ainsi que des services de consultation, recommande de prendre le temps de rĂ©flĂ©chir Ă  votre carrière.

« Vous devez d’abord rĂ©flĂ©chir au genre d’emploi que vous voulez », dĂ©clare Hilary Clarke. « Qu’aimez-vous faire? Que n’aimez-vous pas faire? Quel genre de travail souhaitez-vous faire? Avec quel genre de client et de secteur voulez-vous traiter? Il ne faut pas postuler pour un emploi d’avocat plaidant dans le secteur de la construction si les procĂ©dĂ©s de construction ne vous intĂ©ressent pas ou si vous n’aimez pas comparaĂ®tre devant les tribunaux. Vous devez aussi rechercher un emploi qui vous permettra de vivre le style de vie que vous souhaitez. »

Hilary Clarke suggère d’Ă©valuer minutieusement vos forces et vos faiblesses. Examinez vos Ă©valuations antĂ©rieures et vos objectifs.

« Les juristes me disent souvent qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent », dit Hilary Clarke. « Vous devez faire des recherches et des essais. Si vous pensez que l’immobilier pourrait vous intĂ©resser, parlez Ă  un avocat spĂ©cialisĂ© dans ce domaine Ă  propos de sa pratique et proposez-lui de l’aider lors d’une transaction immobilière pour voir ce dont il s’agit. »

Après avoir dĂ©couvert ce que vous voulez faire, il est temps de planifier. L’exploitation d’un cabinet juridique ne laisse que très peu de temps pour la recherche d’un emploi. Fixez-vous des objectifs clairs, assortis de dates limites. Si vous avez du mal Ă  organiser une recherche structurĂ©e, un accompagnateur peut vous aider, Ă  tout le moins en vous obligeant Ă  respecter votre plan.

 « Le changement peut-ĂŞtre difficile, mais il permet Ă  de nombreux juristes de trouver leur vĂ©ritable voie », dit Hilary Clarke.

L’expĂ©rience est la clĂ© pour ĂŞtre un candidat attrayant. Les cabinets recherchent de jeunes juristes qui ont de l’expĂ©rience de travail sur des dossiers, peuvent rapidement ĂŞtre intĂ©grĂ©s dans le cabinet, et dont la formation ne sera pas très onĂ©reuse.

 « Le meilleur atout d’un jeune avocat est une vaste expĂ©rience de travail sur les dossiers », dit Matt Rosenberg. « Accumulez autant d’expĂ©rience que possible en matière de rĂ©daction et faites tout ce que vous pouvez lorsque vous parlez au client. Vous voulez dĂ©montrer que vous avez travaillĂ© sur plus de transactions que vos homologues et que vous possĂ©dez la formation requise. Les cabinets ne veulent pas trop investir dans la formation des juristes qui font un transfert latĂ©ral. Si vous avez ce genre d’expĂ©rience Ă  ce stade de votre carrière, vous faites du bon travail. »

Passer d’un cabinet juridique Ă  l’autre peut-ĂŞtre difficile, particulièrement lorsque vient le temps de quitter votre ancien cabinet. Accordez-vous, et accordez-leur, largement le temps nĂ©cessaire pour opĂ©rer la transition.

« Une fois que vous avez dĂ©crochĂ© l’emploi briguĂ©, soignez votre sortie », conseille Adrienne Boudreau. « Vous allez causer des problèmes Ă  vos collègues en leur confiant vos dossiers et ils peuvent dĂ©jĂ  avoir une très lourde charge de travail. Je me suis assurĂ©e de clore autant de dossiers que possible. »

Maintenant, il est temps de vous immerger dans la culture de votre nouveau cabinet. Ne vous inquiĂ©tez pas si vous ne vous sentez pas tout Ă  fait Ă  l’aise dès le dĂ©part, il faut gĂ©nĂ©ralement jusqu’Ă  un an pour ĂŞtre parfaitement intĂ©grĂ©. L’essentiel est de faire une bonne première impression. Adrienne Boudreau a planifiĂ© clairement sa dĂ©couverte du personnel et de la culture de son nouveau cabinet.

« Je me suis fixĂ© comme prioritĂ© de rencontrer toutes les personnes qui travaillent dans le cabinet et de m’intĂ©grer », dĂ©clare-t-elle. « C’est un nouvel endroit et une culture diffĂ©rente, j’ai donc dĂ©cidĂ© que je n’allais pas insister pour tout faire comme avant. Personne ne veut travailler avec quelqu’un qui dit constamment “on faisait cela de cette façon dans cet autre cabinet”. »

Pour les jeunes juristes, l’embauche latĂ©rale crĂ©e de superbes occasions de relancer leur carrière juridique, mais il n’y a que vous qui sachiez quand il est temps de passer Ă  l’action. 

« En fin de compte, votre emploi doit vous satisfaire. Si ce n’est pas le cas, il est temps d’en changer », dit Matt Rosenberg. « Cela peut prendre entre six mois et un an, mais il peut arriver un moment oĂą il est temps d’agir. »

Julie Sobowale rédige fréquemment des articles pour EnPratique de l'ABC.

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