Un siège à un conseil d’administration pourrait améliorer votre assise professionnelle

  • 22 juin 2017
  • Carolynne Burkholder

Faire du bĂ©nĂ©volat en tant que membre d’un conseil d’administration peut profiter Ă  votre communautĂ©, mais aussi Ă  votre carrière en droit, selon Matthew Reid.

Me Reid est un avocat spĂ©cialisĂ© en droit des prĂ©judices personnels dans le cabinet Cohen Highley LLP Ă  London (Ontario), qui a une vaste expĂ©rience en tant qu’administrateur. Il est actuellement conseiller scolaire et prĂ©sident du conseil scolaire Thames Valley District School Board et prĂ©sident du conseil d’administration de HOBY Canada, un programme de leadership pour les jeunes. Il a en outre siĂ©gĂ© au conseil d’administration de Regional HIV/AIDS Connection et de plusieurs autres organisations.

Me Reid dit qu’il encourage les jeunes juristes Ă  offrir leurs services en tant que membres de conseils d’administration.

« Je pense qu’un grand nombre d’organismes de bienfaisance ont un besoin considĂ©rable de comprendre le droit et d’ĂŞtre informĂ©s dans ce domaine. Il ne s’agit pas nĂ©cessairement de conseils juridiques, mais d’une comprĂ©hension juridique de base et de la façon de composer avec les systèmes », dit-il. « C’est très prĂ©cieux pour les organismes de bienfaisance qui ne peuvent pas se permettre financièrement de retenir les services d’un avocat et de payer les taux horaires Ă©levĂ©s. »

Taslenna Shairulla est avocate dans le domaine de la gestion de la conformitĂ© aux règlements auprès de BMO Capital Markets. Elle est administratrice bĂ©nĂ©vole et secrĂ©taire pour Human Rights Internet, une organisation qui effectue la promotion des droits de la personne et de la justice sociale au moyen de possibilitĂ©s de leadership, de projets de documentation, de publications et d’activitĂ©s.

Selon elle, les juristes possèdent de nombreuses compĂ©tences qu’ils peuvent partager avec les sociĂ©tĂ©s et d’autres organisations.

« Nombreuses sont les organisations Ă  but non lucratif qui apprĂ©cient grandement la prĂ©sence d’un juriste dans leur conseil d’administration, car elles doivent frĂ©quemment faire face Ă  des problèmes connexes au risque opĂ©rationnel et de gestion », dit-elle.

Me Reid affirme qu’il tire Ă©galement un avantage personnel de son travail d’administrateur, car cela lui permet de « garder les pieds sur terre ».

« C’est une bonne façon de sortir du bureau et du cadre juridique intellectuel et de voir comment s’en sortent d’autres personnes extĂ©rieures au bureau », dit-il. « Pour moi qui exerce le droit des prĂ©judices personnels, je pense qu’il est extrĂŞmement prĂ©cieux de comprendre ce que vos clients vivent et les obstacles qu’ils doivent surmonter. Sortir du bureau et aider des organismes de bienfaisance est une bonne façon de se renseigner et d’apprendre. »

Les conseils d’administration reprĂ©sentent en outre une bonne occasion pour les jeunes juristes d’approfondir leurs compĂ©tences dans d’autres domaines, ajoute Me Reid.

Ainsi, en tant que conseiller scolaire, il a appris beaucoup de choses sur le droit du travail.

« Je n’exerce pas le droit du travail, mais j’ai appris beaucoup de choses comme la nĂ©gociation de conventions collectives et le licenciement d’enseignants fondĂ© sur de possibles activitĂ©s criminelles. Ce sont des sujets qui ne se prĂ©sentent pas Ă  moi au quotidien, mais qui m’ont apportĂ© une meilleure comprĂ©hension et ont approfondi mes connaissances », dit-il, ajoutant que cela l’a aidĂ© Ă  ĂŞtre un avocat bien Ă©quilibrĂ©.

Me Shairulla dit qu’elle a, elle aussi, acquis de nombreuses nouvelles compĂ©tences pendant ses deux ans auprès de HRI, y compris « les modalitĂ©s de l’Ă©laboration d’un budget, de l’analyse des Ă©tats des pertes et profits, de l’Ă©laboration d’une stratĂ©gie organisationnelle et de la gestion d’un site Web ».

« Les juristes sont souvent très aptes au raisonnement analytique, et capables de considĂ©rer les problèmes sous tous leurs angles. Cependant, les membres de conseils d’administration ont souvent la responsabilitĂ© et l’autonomie supplĂ©mentaires pour prendre des dĂ©cisions qui ont des incidences sur l’ensemble de l’organisation. Ă€ ce titre, cela vous permet de vous exercer au leadership et Ă  la rĂ©solution de problèmes tout en vous offrant des perspectives qu’un juriste a rarement l’occasion d’envisager », dit-elle.

De nombreux juristes peuvent en outre tirer grand profit d’une meilleure connaissance des structures d’entreprise; connaissances acquises tout naturellement par les membres des conseils d’administration, dĂ©clare Me Reid. 

« Un grand nombre de juristes ne comprennent pas la diffĂ©rence entre gouvernance et fonctionnement au sein d’une sociĂ©tĂ© ou d’une organisation Ă  but non lucratif. Il est très important de comprendre que le conseil d’administration gouverne et que le personnel est lĂ  pour assurer le fonctionnement et les affaires au quotidien », dit-il.

En outre, le bĂ©nĂ©volat auprès du conseil d’administration d’une sociĂ©tĂ© ou d’un autre type d’organisation peut aussi amĂ©liorer votre profil et aider votre carrière, affirme Me Reid.

Du point de vue d’un jeune avocat, je pense que le travail effectuĂ© pour un conseil d’administration vous aide Ă  vous faire connaĂ®tre au sein de la communautĂ©, Ă  attirer des clients et Ă  accroĂ®tre votre rĂ©seau, ce qui peut apporter du travail, pour vous et pour votre cabinet », dit-il, ajoutant que les nominations en qualitĂ© de membre de conseils d’administration peuvent « rehausser votre profil et vous mettre en contact avec des personnes qui partagent vos intĂ©rĂŞts. »

Me Shairulla est d’accord, dĂ©clarant que le bĂ©nĂ©volat auprès de conseils d’administration l’a aidĂ©e Ă  Ă©largir son rĂ©seau car « des universitaires, des Ă©crivains et des banquiers spĂ©cialisĂ©s dans les placements siègent Ă  notre conseil d’administration ».

En sa qualitĂ© d’avocat spĂ©cialisĂ© en droit des prĂ©judices personnels dans le sud de l’Ontario, Matthew Reid se dit en concurrence avec les « machines de commercialisation » d’autres cabinets juridiques.

Par consĂ©quent, il s’efforce plus particulièrement de dĂ©velopper son cabinet au moyen du bouche-Ă -oreille et en dĂ©veloppant des connexions avec la communautĂ©

« Le meilleur moyen de vous faire connaĂ®tre est de participer activement Ă  la vie de la communautĂ© », dit-il.

Il recommande aux jeunes juristes qui souhaitent siĂ©ger Ă  un conseil d’administration de choisir une cause qui les passionne.

« Si vous n’avez pas de lien personnel avec, par exemple, les maladies rĂ©nales, vous risquez de ne pas ĂŞtre aussi motivĂ© pour aider et assister Ă  toutes les rĂ©unions de l’organisation choisie », dit-il.

Pour ĂŞtre nommĂ© ou Ă©lu Ă  un poste d’administrateur, Me Reid et Me Shairulla recommandent tous deux de vĂ©rifier sur l’Internet si les organismes de bienfaisance ont besoin d’administrateurs supplĂ©mentaires. Charity Village est un site qu’ils recommandent.

Il est Ă©galement possible de siĂ©ger Ă  des comitĂ©s consultatifs de votre municipalitĂ©, c’est une autre façon de s’impliquer, dĂ©clare Matthew Reid.

« Recherchez les postes ou les postes vacants pour les comitĂ©s municipaux ou du conseil scolaire, ou des choses de ce genre », dit Me Reid. « Commencez par participer activement et bĂ©nĂ©volement Ă  des comitĂ©s, la prĂ©sidence vous sera accordĂ©e plus tard… »

N’hĂ©sitez pas Ă  dire aux gens autour de vous que ces possibilitĂ©s vous intĂ©ressent, conseille-t-il.

« Je renvoie constamment des juristes vers des organismes de bienfaisance qui recherchent des membres pour leur conseil d’administration », affirme Matthew Reid.

Me Shairulla recommande d’approcher les organisations directement. 

« Si une organisation particulière vous intĂ©resse, je vous suggère de communiquer avec les membres de son conseil actuel par courrier Ă©lectronique ou via LinkedIn pour avoir une idĂ©e de ses objectifs et projets tout en tentant de promouvoir l’intĂ©rĂŞt que vous lui portez », dit-elle.

Votre nom deviendra Ă©ventuellement tellement connu au sein de votre communautĂ© que les nominations reposeront sur le bouche-Ă -oreille, affirme Me Reid. « Vous finirez par devoir refuser des offres tellement vous en recevrez. »

Carolynne Burkholder est avocate dans le cabinet Heather Sadler Jenkins LLP Ă  Prince George (Colombie-Britannique). Elle siège actuellement Ă  trois conseils d’administration. 

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