Avant de représenter parents ou amis : tâchez d’évaluer les risques pour savoir comment les traiter

  • 18 fĂ©vrier 2015
  • Janice Mucalov, LL.B

Nous avons dĂ©jĂ  presque tous vĂ©cu cette situation : des membres de notre famille ou des amis, amies, sollicitent notre aide pour rĂ©gler un problème juridique. Ils vous ont peut-ĂŞtre demandĂ© de rĂ©diger leur testament, de rĂ©gler l’acquisition de votre nouvelle maison, de leur donner des conseils Ă  propos d’une affaire de famille, voire mĂŞme de les reprĂ©senter dans le cadre de leur divorce. Bien entendu, vous ĂŞtes tout disposĂ© Ă  les aider. Oncle Paul s’attend sans doute Ă  ce que vous lui consentiez une ristourne sur vos honoraires et espère peut-ĂŞtre mĂŞme bĂ©nĂ©ficier de vos bons services gratuitement.

Mais faut-il vraiment vous impliquer? Votre barreau vous l’autorise-t-il mĂŞme? Votre assurance vous couvre-t-elle si vous vous chargez de la poursuite qu’intente votre sĹ“ur contre l’entrepreneur de ses rĂ©novations? Et quelles sont les options qui s’offrent Ă  vous lorsqu’un ami ou un proche fait appel Ă  vos services?

Un choix risqué

ReprĂ©senter des amis ou des parents n’est pas une entreprise sans risque, fait observer Dan Pinnington, directeur du programme de gestion des risques pour LawPRO, une compagnie d’assurance responsabilitĂ© professionnelle oeuvrant pour les avocates et avocats ontariens. Voici les raisons de cette rĂ©ticence avouĂ©e :

L’absence d’objectivitĂ©

« Le plus grand risque rĂ©side dans votre probable incapacitĂ© de dispenser des conseils sincères, indĂ©pendants et impartiaux », explique M. Pinnington. « Quels que soient vos efforts vers l’objectivitĂ©, vous faites affaire avec un membre de votre famille, et votre aptitude Ă  l’impartialitĂ© s’en trouve donc forcĂ©ment compromise. » Les relations que vous entretenez avec un parent ou un ami sont naturellement dĂ©pourvues de cette distance professionnelle qui caractĂ©rise vos rapports avec tout autre client et le lien affectif qui vous unit peut ainsi dĂ©former votre jugement.

Les règles de conduite professionnelle y font rĂ©fĂ©rence et, dans certains cas, traitent directement de cette question. Le Code de dĂ©ontologie professionnelle de l’ABC traite sur un mode plus gĂ©nĂ©ral des situations de conflits d’intĂ©rĂŞts, tandis que certains codes de conduite provinciaux consacrent une partie de leurs règles Ă  la question de la reprĂ©sentation juridique de parents ou d’amis.

Par exemple, la règle 2 des règlements du Barreau du Haut-Canada oblige les avocats et avocates Ă  agir « avec franchise et honnĂŞtetĂ© » lorsqu’ils dispensent des conseils Ă  des clients et clientes. Dans le commentaire qui accompagne la règle, on lit ce qui suit : « Lorsqu’un avocat ou une avocate agit pour un ami ou une amie ou un membre de sa famille, l’avocat ou l’avocate peut ĂŞtre en situation de conflit d’intĂ©rĂŞts parce que sa relation personnelle peut affecter son devoir d’avocat de donner des conseils objectifs, dĂ©sintĂ©ressĂ©s et professionnels au client ou Ă  la cliente. »

S’il s’agit d’une simple transaction immobilière et qu’aucune Ă©motion ne peut entrer en jeu, alors peut-ĂŞtre vous sentirez-vous assez Ă  l’aise pour vous charger du dossier de votre beau-frère. Cependant, s’il s’agit d’un problème familial, il vous sera sans doute difficile de donner des conseils francs et honnĂŞtes; dans ce cas, vous aurez l’obligation professionnelle de refuser le dossier.

Le Professional Conduct Handbook de la C.-B. va plus loin. En effet, aux termes de la règle 1 du chapitre 7, vous ne pouvez vous charger d’une affaire dans laquelle un parent ou un ami « a un intĂ©rĂŞt financier direct ou indirect » susceptible d’altĂ©rer votre jugement professionnel. Selon la règle 2, vous ne pourrez pas non plus reprĂ©senter un parent ou un ami ayant « un statut de membre » susceptible d’altĂ©rer votre jugement professionnel si, par exemple, cette personne est membre du mĂŞme club de service social que vous.

Il faut donc vĂ©rifier soigneusement quelles règles de dĂ©ontologie professionnelle s’appliquent dans votre province - une excellente façon d’y glaner de judicieux conseils pour la conduite Ă  suivre.

Une police d’assurance inappropriĂ©e

MĂŞme si les règlements ne vous empĂŞchent pas expressĂ©ment de reprĂ©senter ces personnes, il est possible que votre police d’assurance ne vous protège pas dans ces cas, ce qui est un fort incitatif Ă  rĂ©pondre par un refus Ă  certaines demandes.

En C.-B., la clause d’exclusion 6 de la police d’assurances professionnelle obligatoire de la province ne couvrira pas vos actes s’ils sont accomplis pour aider un proche. Vous ne serez pas non plus couvert pour une plainte relative Ă  une erreur que vous auriez commise alors que vous-mĂŞme, un membre de votre famille ou votre cabinet tirerait profit du paiement qui en rĂ©sulte. Par membres de la famille, on entend le conjoint (y compris le conjoint de fait), les enfants, les parents et les frères et sĹ“urs. Ainsi, si vous dĂ©cidez de vous occuper d’une plainte pour prĂ©judice personnel prĂ©sentĂ©e par votre père, par exemple et que, par la suite, il vous poursuit pour nĂ©gligence professionnelle invoquant que vous avez mal traitĂ© son dossier, la rĂ©clamation contre vous ne sera pas couverte car le paiement qui en dĂ©coulerait bĂ©nĂ©ficierait directement Ă  votre père.

L’Ontario n’a pas adoptĂ© le mĂŞme type de clause d’exclusion familiale dans sa politique LawPRO. Cependant, l’Ontario comme la C.-B. refusent de verser des indemnitĂ©s d’assurance en cas de rĂ©clamations « prĂ©sentĂ©es par ou relativement Ă  une entreprise ou une personne morale » dans laquelle vous, votre conjoint, le ou les associĂ©s et/ou leur conjoint dĂ©tiennent un droit de propriĂ©tĂ© bĂ©nĂ©ficiaire supĂ©rieur Ă  10% - ce qu’on appelle « la clause d’exclusion d’entreprise ». Ce qui signifie que si vous et votre conjoint dĂ©tenez toutes les parts de la compagnie A Apple, laquelle dĂ©tient 50% des parts dans la compagnie B Banana, laquelle dĂ©tient 25% des parts dans la compagnie O Orange, toute rĂ©clamation relative Ă  des services juridiques que vous auriez fournis Ă  la compagnie B Banana ou Ă  la compagnie O Orange serait rejetĂ©e.

La raison d’ĂŞtre de cette « clause d’exclusion d’entreprise » est que l’avocat nĂ©gligent ne doit pas profiter indirectement de son erreur, ce qui serait le cas si, par exemple, les indemnitĂ©s couvraient le conjoint. La C.-B. Ă©tend simplement cette règle de façon Ă  ce qu’elle comprenne Ă©galement les questions commerciales qui concernent des membres de la famille proches, explique Brad Daisley, gestionnaire des affaires publiques pour le Law Society de la C.-B.

Possédez-vous les qualifications requises?

Un autre aspect prĂ©occupant du mandat que vous acceptez pour un parent ou un ami peut ĂŞtre l’insuffisance de vos qualifications dans le champ de pratique visĂ© par le problème Ă  rĂ©soudre. « En raison de cette relation personnelle, il se peut qu’on sollicite vos services dans un domaine qui vous est peu familier, et vous devenez par la force des choses une sorte ‘d’avocat amateur’, alors que le problème concerne un domaine oĂą l’expertise est essentielle », rappelle M. Pinnington.

Ainsi, vous pouvez subir encore davantage de pression du fait d’aider un proche ou un ami Ă  obtenir gain de cause en justice ou Ă  rĂ©aliser leur objectif au point d’adopter une position inutilement vindicative ou dĂ©raisonnable avec la partie adverse au dĂ©triment de la personne que vous ĂŞtes censĂ© aider.

La tendance Ă  arrondir les angles

En raison de l’Ă©troitesse de vos relations avec un ami, une amie ou un proche, vous vous conduirez de manière moins formelle que si vous reprĂ©sentiez un client ordinaire et vous serez donc enclin Ă  omettre certaines Ă©tapes. Par exemple, vous pourriez ne pas Ă©tablir un dossier, ni vĂ©rifier la possibilitĂ© de conflits d’intĂ©rĂŞts, ni signer un mandat de reprĂ©sentation en justice, ni obtenir et confirmer des instructions par Ă©crit, toutes ces dĂ©marches que vous accompliriez de manière automatique en temps ordinaire.

Vous prendrez Ă©galement davantage de libertĂ© pour ce qui est de documenter le dossier de manière adĂ©quate ou de correspondre avec un client qui vous est très proche. Ceci est particulièrement important lorsque l’on sait qu’une rupture dans les communications entre l’avocat et le client est Ă  l’origine de la moitiĂ© de toutes les plaintes en nĂ©gligence professionnelle.

Et si le proche ou l’ami ne paye pas d’honoraires, vous risquez de traiter le dossier de manière encore plus dĂ©sinvolte que si vous offriez un rabais sur vos honoraires Ă  un vĂ©ritable client. Si vous aidez par exemple votre fille adulte, vous oublierez facilement que vous avez envers elle les mĂŞmes obligations de professionnalisme qu’envers tous vos autres clients rĂ©guliers.

Les membres de la famille et les amis ne sont pas les clients de rĂŞve

Les proches sont en gĂ©nĂ©ral des clients très exigeants. « Ils peuvent devenir les clients les plus dĂ©raisonnables qui soient en raison mĂŞme de leur rapport privilĂ©giĂ© avec vous », fait observer Pinnington. « Ils ont souvent du mal Ă  accepter les ordres ou conseils que vous leur donnerez. »

Et si le proche/ami est en plus un avocat exerçant dans votre cabinet, alors « il prendra pour acquis que vous ĂŞtes Ă  son service », met en garde Simon Chester, associĂ© chez Heenan Blaikie, Ă  Toronto, qui se spĂ©cialise dans la gestion des connaissances et de la pratique. Attendez-vous Ă  ĂŞtre interrompu, voire importunĂ©, Ă  des moments inopportuns.

Le paiement des honoraires peut Ă©galement devenir un casse-tĂŞte. Il est dĂ©jĂ  assez pĂ©nible de rĂ©clamer vos honoraires auprès de clients ordinaires, alors imaginez quand vous entretenez une relation personnelle avec votre dĂ©biteur. Il est aussi difficile de consigner vos heures de travail, remarque Chester. « En effet, s’agit-il d’une simple conversation tĂ©lĂ©phonique entre amis ou est-ce un code ‘4’ parce que vous ĂŞtes en train de discuter de son dossier? »

Si le travail demandĂ© concerne une question privĂ©e, tâchez de vous souvenir que votre amitiĂ© pourrait ĂŞtre anĂ©antie si une fois le dossier classĂ©, cette personne est incapable de vous regarder en face. Et bien que le secret professionnel protège vos communications avec ce client ou cette cliente, il peut quand mĂŞme se mĂ©fier et s’inquiĂ©ter Ă  la perspective que vous pourriez divulguer des renseignements confidentiels Ă  d’autres amis ou membres de la famille. Ainsi, advenant que vous acceptiez un dossier avec des implications Ă©motionnelles, ne vous Ă©tonnez pas de voir par la suite votre relation avec cette personne se dĂ©tĂ©riorer.

« D’autres dynamiques jouent Ă©galement un rĂ´le lorsque vous reprĂ©sentez un proche ou un ami », avertit Lonny Balbi, de Balbi & Company Legal Centre, Ă  Calgary. « Il est difficile de se retirer du dossier d’un client ou d’un ami. En outre, lorsque vous vous retrouvez en salle d’audience, reprĂ©sentant un proche ou un ami, votre rĂ©putation dans la profession risque d’en souffrir. »

Vous augmentez pour vous et votre cabinet les risques de plaintes

Enfin, en raison des problèmes inhĂ©rents Ă  cette situation, vous courez le risque accru de faire l’objet d’une plainte en nĂ©gligence. « On assiste hĂ©las souvent Ă  des cas de poursuites intentĂ©es contre des avocats par des membres de leur famille », dĂ©clare Pinnington. Le plus souvent, la raison invoquĂ©e est que l’avocat a « tatonnĂ© » et acceptĂ© un dossier hors de son champ d’expertise juridique. « ReprĂ©senter le conjoint d’un proche ou d’un ami qui devient ensuite un ex-conjoint peut Ă©galement teinter votre manière d’aborder le dossier et aboutir Ă  une poursuite contre vous », ajoute Pinnington.

N’oubliez pas que les avocats Ă  leur compte et les petits cabinets se caractĂ©risent en gĂ©nĂ©ral par un taux plus Ă©levĂ© de plaintes intentĂ©es Ă  leur encontre. Alors, si vous n’exercez pas dans un grand cabinet, le risque de faire l’objet d’une plainte est accru lorsque vous dĂ©cidez de vous charger du dossier d’un proche ou d’un ami.

En outre, sachez que vous n’ĂŞtes pas le seul en cause. Vous ne pouvez occulter le fait que votre cabinet est Ă©galement impliquĂ© si vous faites l’objet d’une poursuite en justice. Si votre cas tombe sous la dĂ©finition de « clause d’exclusion d’entreprise » ou « clause d’exclusion familiale » figurant dans votre police d’assurance en responsabilitĂ© professionnelle, votre cabinet ne sera mĂŞme pas assurĂ©.

Comment traiter une demande Ă©manant d’un proche ou d’un ami

Surtout ne pas suivre une formule unique pour tous, car chaque situation est diffĂ©rente - chaque demande de services juridiques Ă©manant d’un proche ou d’un ami entraĂ®ne une analyse et un traitement spĂ©cifiques. Cependant, ces lignes directrices peuvent vous aider Ă  Ă©laborer une politique pour Ă©viter Ă  votre cabinet de traiter les requĂŞtes au cas par cas chaque fois qu’un avocat junior veut rĂ©diger le testament de sa grand-mère ou qu’un associĂ© veut s’occuper du problème familial de son voisin.

Envisagez le refus

La meilleure règle dans ce type de situation semblerait de « refuser de vous en charger ». Bon nombre de cabinets ont d’ailleurs adoptĂ© des politiques interdisant Ă  leurs avocats et avocates de reprĂ©senter des amis ou des membres de leur famille. « Écoutez votre voix intĂ©rieure », conseille Pinnington. « Si vous sentez une rĂ©ticence, suivez le conseil que souffle votre instinct et n’acceptez pas la cause ». Il rappelle Ă  cet effet les sondages menĂ©s par LawPRO au sujet des plaintes pour faute professionnelle, qui rĂ©vèlent que la plupart des avocats faisant l’objet d’une poursuite confessent que leur instinct leur avait prĂ©dit dès le dĂ©but que l’affaire tournerait mal.

RĂ©fĂ©rez l’affaire Ă  une ou un collègue

Si cela est possible, rĂ©fĂ©rez l’affaire Ă  un autre avocat du cabinet et explorez avec vos collègues un taux de facturation mutuellement rĂ©duit pour les clients et clientes qui sont des amis ou des proches. Blake, Cassels & Graydon LLP, Ă  Calgary, par exemple, a adoptĂ© une politique Ă©nonçant les conditions applicables Ă  la situation oĂą un ami ou un proche vient consulter un avocat; ce dernier doit confier le dossier Ă  un collègue et les honoraires sont fixĂ©s par la politique.

Sinon, il faut rĂ©fĂ©rer l’affaire Ă  un autre cabinet. Expliquez Ă  tante Jeanne qu’elle serait mieux reprĂ©sentĂ©e par un autre avocat. Recommandez-lui un avocat Ă  qui vous aurez au prĂ©alable confiĂ© que tante Jeanne est votre tante prĂ©fĂ©rĂ©e et avisez-le que tout rabais spĂ©cial qu’il envisagerait de consentir sur ses honoraires serait hautement apprĂ©ciĂ©. Ă€ titre de courtoisie professionnelle, l’autre avocat acceptera sans doute d’accorder une rĂ©duction de 10% Ă  20% sur son tarif. Pour un membre vraiment très proche de votre famille, vous pourriez mĂŞme payer une partie des honoraires. Balbi, par exemple, a dĂ©jĂ  acceptĂ© d’aider un membre de sa famille en payant au complet le mandat de son collègue.

En C.-B., le programme d’assurance professionnelle des avocats prescrit ce qui suit : « ProtĂ©gez-vous en demandant Ă  une ou un collègue de fournir les services juridiques pour vous ou le membre de votre famille s’il s’agit d’une question personnelle ou alors engagez les services d’un avocat de l’extĂ©rieur. Si le problème est plutĂ´t de nature commerciale, Ă  propos duquel nul dans votre cabinet ne peut vous aider, protĂ©gez-vous en engageant les services d’un avocat de l’extĂ©rieur. »

Demandez l’autorisation de votre cabinet

Si vous avez la conviction de pouvoir aider cette personne avec le professionnalisme requis et ĂŞtes dĂ©cidĂ© Ă  vous charger de l’affaire, il faut ensuite aller quĂ©rir l’autorisation auprès des associĂ©s directeurs. Si vous exercez Ă  votre compte, demandez conseil Ă  un autre avocat.

Certains cabinets exigent que l’avocat fasse une telle divulgation et que la direction du cabinet donne son consentement avant que l’avocat puisse accepter une affaire Ă©manant d’un ami ou d’un proche; une personne neutre sera apte Ă  prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e sur la capacitĂ© rĂ©elle de l’avocat Ă  se charger de l’affaire. Selon une optique politique, l’avocat doit persuader la direction du cabinet que, soit l’affaire ne fera courir aucun risque au cabinet (par ex. la notarisation de documents), soit que cette affaire est assez simple pour que l’avocat s’en occupe sans problème.

Respectez vos normes de pratique habituelles

Advenant que vous ayez obtenu l’autorisation de votre cabinet, cela ne doit pas vous empĂŞcher de traiter cette personne comme n’importe lequel de vos clients et d’observer les normes et procĂ©dures qui caractĂ©risent votre pratique en temps normal :

  • Donnez un caractère officiel Ă  vos relations. Recommandez Ă  votre nièce de prendre un rendez-vous dans votre bureau afin de discuter de son problème - Ă©vitez d’aborder le sujet avec elle en dĂ©gustant un dessert Ă  l’occasion d’une rĂ©union de famille.

  • ProcĂ©dez Ă  votre vĂ©rification habituelle au sujet d’un Ă©ventuel conflit d’intĂ©rĂŞts.

  • Discutez de la pĂ©riode de rĂ©solution de l’affaire et des diffĂ©rentes issues possibles afin que la personne ait des attentes rĂ©alistes.

  • Obtenez de cette personne des instructions prĂ©cises et montez un dossier Ă©crit retraçant toutes les Ă©tapes de votre travail.

  • Communiquez rĂ©gulièrement avec cette personne, de prĂ©fĂ©rence par Ă©crit, pour la mettre au courant des progrès rĂ©alisĂ©s et des rĂ©sultats obtenus.

DĂ©cidez du rabais sur les honoraires, Ă  l’issue - et non au dĂ©but - de votre mandat

Parce qu’il est impossible pour un petit cabinet d’accorder au personnel les mĂŞmes avantages que ceux offerts dans les cabinets plus importants, Balbi soutient qu’un petit cabinet peut accepter d’offrir certains services juridiques Ă  son personnel (les avocats et avocates, y compris) ainsi qu’Ă  leurs amis et Ă  leurs proches Ă  des tarifs rĂ©duits ou pour un prix forfaitaire. Parmi la gamme de services envisagĂ©s : la prĂ©paration gratuite d’un testament et des transactions immobilières moyennant le paiement des coĂ»ts de dĂ©bours seulement. Mais n’oubliez jamais que le fait d’accepter de travailler bĂ©nĂ©volement ne signifie pas de rogner les impĂ©ratifs dĂ©ontologiques.

Lorsqu’un honoraire fixe n’est pas Ă©tabli, une manière de minimiser la tendance Ă  la dĂ©sinvolture consiste Ă  exercer un contrĂ´le rigoureux sur les factures tout au long du mandat et Ă  dĂ©cider ensuite du montant des honoraires. L’associĂ© directeur, la direction du cabinet ou un collègue devrait prendre part Ă  la dĂ©cision au sujet des honoraires qui seront finalement facturĂ©s Ă  la personne.

Janice Mucalov est journaliste pigiste Ă  Vancouver.