Technicalités : commentaire sur des changements proposés aux lois fiscales

  • 02 juillet 2019

Le Canada a Ă©dictĂ© en 2012 des règles sur les opĂ©rations de transfert de sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es ayant pour but de contrer l’Ă©rosion de l’assiette fiscale occasionnĂ©e par des opĂ©rations dans lesquelles une sociĂ©tĂ© Ă©trangère transfĂ©rerait des sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es dans ses filiales canadiennes. Depuis, ces soi-disant règles sur les opĂ©rations de transfert de sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es ont connu plusieurs vagues de modifications techniques et sont maintenant, selon le ComitĂ© mixte sur la fiscalitĂ© de l’Association du Barreau canadien et de Comptables professionnels agrĂ©Ă©s du Canada, essentiellement bien Ă©tablies, quoique difficiles Ă  manipuler.

[TRADUCTION] « En gĂ©nĂ©ral, la lĂ©gislation actuelle, bien qu’imparfaite, maintient un Ă©quilibre raisonnable entre la menace initiale d’Ă©rosion de l’assiette fiscale et le besoin d’une règle raisonnable et conviviale qui, malgrĂ© sa grande complexitĂ©, ne donne pas lieu Ă  des rĂ©sultats anormaux ou punitifs dans bon nombre de cas. »

Le ComitĂ© n’est pas convaincu que les modifications proposĂ©es dans le budget fĂ©dĂ©ral de 2019 rĂ©ussiront Ă  combler les lacunes des règles existantes, et Ă©nonce plusieurs recommandations visant Ă  [traduction] « rendre les règles aussi conviviales que possible tout en rĂ©duisant les dommages collatĂ©raux » :

  • Ajout d’une disposition d’allĂ©gement qui « invalidera » les règles sur les opĂ©rations de transfert de sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es dans les cas oĂą une personne canadienne rĂ©sidente contrĂ´lant une entitĂ© devient non-rĂ©sidente, ou lorsque des parts sont lĂ©guĂ©es Ă  un non-rĂ©sident
  • Ajout d’une exception de minimis pour les petites entreprises
  • Ajout d’une règle d’allĂ©gement tenant compte de la possibilitĂ© que des facteurs propres Ă  la fiscalitĂ© canadienne aient influencĂ© des dĂ©cisions de placement prĂ©cises
  • Non-application du paragraphe 212.3(26) tel qu’Ă©crit, et remplacement par une règle anti‑évitement visant les bĂ©nĂ©ficiaires de fiducies non-rĂ©sidents

Les modifications au budget introduisent le concept d’un « groupe de personnes » formĂ© de personnes non-rĂ©sidentes ayant entre elles un lien de dĂ©pendance. Les modifications proposĂ©es Ă©tendraient la portĂ©e des règles aux sociĂ©tĂ©s rĂ©sidentes du Canada sous contrĂ´le ou rĂ©putĂ©es sous contrĂ´le d’un tel groupe, une consĂ©quence des changements que le ComitĂ© considère [traduction] « particulièrement troublante ». Le ComitĂ© s’interroge sur [TRADUCTION] « sa pertinence, surtout dans le contexte des règles sur les opĂ©rations de transfert de sociĂ©tĂ©s Ă©trangères affiliĂ©es, oĂą les rĂ©percussions d’une erreur d’interprĂ©tation pourraient inclure des consĂ©quences fiscales punitives (retenue d’impĂ´t sur un dividende rĂ©putĂ© transfrontalier appliquĂ©e Ă  une sociĂ©tĂ© “mère” simplement parce qu’une sociĂ©tĂ© rĂ©sidente du Canada a investi dans une sociĂ©tĂ© Ă©trangère affiliĂ©e ».

En plus des recommandations ci-dessus et d’autres recommandations concernant les règles, le ComitĂ© a Ă©mis des commentaires sur les changements proposĂ©s visant l’exception concernant l’exclusion de certaines opĂ©rations commerciales de la dĂ©finition de « contrat dĂ©rivĂ© Ă  terme » et les mesures visant le prix de transfert, Ă©galement introduites dans le budget fĂ©dĂ©ral 2019, et suggère des amĂ©liorations dans les deux cas.

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