Le consentement, combien de chausse-trappes cache-t-il? Essayons de les compter

  • 02 janvier 2018

De nos jours, le consentement ne se donne pas à la légère. Nombreux sont les secteurs dans lesquels on tente de décider le moment où il est nécessaire, la façon dont il doit être donné et les éléments qui permettent de le reconnaître.

Parfois, la question de savoir si le consentement a Ă©tĂ© donnĂ© peut ĂŞtre expliquĂ©e grâce Ă  la simple mĂ©taphore d’une tasse de thĂ© (lien disponible uniquement en anglais) : l’autre personne veut-elle du thĂ©, oui ou non?

Cependant, lorsqu’il s’agit de la collecte et de la communication de renseignements personnels Ă  des fins commerciales, la question du consentement se complique considĂ©rablement.

Cet automne, le Commissariat Ă  la protection de la vie privĂ©e, dans le cadre d’une recherche de commentaires, a publiĂ© une Ă©bauche de lignes directrices pour obtenir un consentement en ligne valable en vertu de la LPRPDE. La Section du droit de la vie privĂ©e et de l’accès Ă  l’information et l’ACCJE ont prĂ©sentĂ© leurs observations en dĂ©cembre.

[TRADUCTION] « L’exigence d’un consentement est une composante fondamentale de la LPRPDE », affirment les sections dans le mĂ©moire (disponible uniquement en anglais). « Cependant, pour que le consentement soit recevable, afin de permettre aux personnes de mieux contrĂ´ler leurs renseignements personnels, le consentement doit ĂŞtre valable. »

Comme elles l’avaient dĂ©jĂ  exprimĂ© dans des mĂ©moires antĂ©rieurs, les sections affirment que la protection des renseignements personnels doit atteindre un Ă©quilibre entre les droits des personnes Ă  la protection de leur vie privĂ©e et les besoins lĂ©gitimes des entreprises de recueillir, utiliser et divulguer des renseignements personnels.

Le document d’orientation ne devrait pas tenter d’ajouter de nouvelles obligations en vertu de la LPRPDE, mais plutĂ´t fournir aux organisations des renseignements sur la façon dont elles peuvent s’acquitter de leurs obligations existantes.

Les sections soulignent que le fait que le document d’orientation utilise un langage normatif se traduit par une confusion entre les obligations prescrites par la lĂ©gislation et l’assistance offerte par le document. Elles suggèrent que le langage devrait ĂŞtre clarifiĂ©.

En outre, un grand nombre des exemples fournis dans le document prĂ©sentent une situation purement thĂ©orique et ne sont pas rĂ©alistes. Un grand nombre d’organisations les trouveront donc peu utiles. Les sections recommandent que le document offre un vaste Ă©ventail d’exemples, et que l’assistance soit  rĂ©visĂ©e afin d’Ă©viter de donner l’impression que l’on s’attendrait Ă  ce que toutes les organisations se placent dans la situation thĂ©orique parfaite qui a Ă©tĂ© dĂ©crite ou que l’on n’en exigerait pas moins d’elles.

Alors que le concept de prĂ©judice joue un rĂ´le important dans la protection de la vie privĂ©e, les sections affirment que [TRADUCTION] « le document d’orientation sur le consentement tel qu’il est rĂ©digĂ© risque de crĂ©er une confusion au niveau du concept de “risque de prĂ©judice” lorsqu’une personne Ă©value les consĂ©quences de la collecte, de l’utilisation ou de la divulgation de renseignements personnels. En d’autres termes, le document d’orientation sur le consentement pourrait amener une personne Ă  croire qu’il existe un risque de prĂ©judice Ă  chaque fois qu’elle fournit des renseignements personnels Ă  une organisation ».

Les sections font en tout six recommandations au sujet du document d’orientation; recommandations portant principalement sur la nĂ©cessitĂ© d’en clarifier le libellĂ©. Elles exhortent en outre le Commissariat Ă  la protection de la vie privĂ©e Ă  rechercher les commentaires de parties prenantes avant de publier la version dĂ©finitive du document d’orientation.

[0] Commentaires

Les membres de l’ABC peuvent commenter ce billet.